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Saint-Louis du Sénégal, 1788 : un jeune militaire, fils d’amidonnier de la ville de Metz, débarque en Afrique pour y faire fortune. 1835 : quelque cinquante ans plus tard, au soir de sa vie, il raconte à ses petits-enfants la chronique des guerres, naufrages, missions, explorations qui firent de cette île à l’embouchure du fleuve un terreau d’expérimentation sociale unique au monde, avant que la colonisation militaire du général Faidherbe éradique ses particularités. Mariages sans curé, enfants naturels reconnus, jardin d’acclimatations pour plantes venues d’ailleurs, objet de juridictions sensées et pragmatiques faites tout exprès pour une société métissée, joyeux repaire de farfelus, brigands, exaltés, aventuriers ou braves gens, Saint-Louis du Sénégal est aussi la ville où débarquèrent en 1816 les survivants de la frégate naufragée la Méduse. Antoine Feuiltaine, témoin privilégié, époux d’une femme noire avec laquelle il a cinq enfants, incarne un moment d’histoire englouti avec la colonisation.
Un long travail scientifique (qui a abouti en 1998 à la brillante soutenance à Montpellier d'une thèse de Doctorat en histoire du droit et des faits sociaux) sert de substrat à cet ouvrage tout à fait passionnant qui nous invite à suivre l'itinéraire d'un ancêtre de l'auteur, Antoine Feuiltaine, jeune militaire, qui débarque au Sénégal en 1788. Nous découvrons avec lui la vie quotidienne de Saint-Louis du Sénégal, comptoir de traite et véritable creuset d'une civilisation de métissage , y suivons de bien loin les péripéties de la Révolution puis de l'Empire et apprenons à mieux connaître les grandes figures qui marquent de leur empreinte l'histoire locale: Blanchot, Schmalz, Duranton, Roger et bien d'autres.
Sylvain Sankalé (Dakar, 1960), issu d'une grande famille métisse de Saint-Louis, est avocat, docteur d'état en histoire du droit, et également cavalier, pianiste, collectionneur et spécialiste d'art traditionnel comme contemporain; à ce titre, il présida la Biennale des Arts de Dakar en 2000