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 ROSNY Eric de (Sous la direction de) - Justice et sorcellerie. Colloque international de Yaoundé (17-19 mars 2005)

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ROSNY Eric de (Sous la direction de)

Justice et sorcellerie. Colloque international de Yaoundé (17-19 mars 2005)

Karthala - Paris - 2006
ISBN: 9782845867055
(Hommes et sociétés)
383 p. - 24 x 16 cm

Disponibilité éditeur: Disponible chez l'éditeur.

Prix public éditeur: 28,00 €

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Cet ouvrage, fruit d'un colloque, est unique en son genre. Des livres et des articles ont bien été publiés sur les procès intentés aujourd'hui en Afrique contre ceux qui pratiquent la sorcellerie maléfique mais aucun colloque international - c'est-à-dire une rencontre officielle et publique - n'avait encore été tenu sur le sujet. Et qui plus est au Cameroun, où ces questions ne sont traitées qu'à mots feutrés. Et dans le contexte chrétien de l'Université catholique d'Afrique centrale (UCAC). Pour que cet événement puisse avoir lieu, il fallait que la question soit à la fois brûlante - des procès par dizaines -, partagée par l'ensemble de la société et sans réponse satisfaisante. Sur quelles preuves, en effet, les magistrats pouvaient-ils se baser pour juger, à partir de la Loi moderne, de la culpabilité ou de l'innocence d'une personne accusée de pratiquer la sorcellerie, un phénomène essentiellement occulte ? Ce qu'on appelle couramment Sorcellerie fait partie, en réalité, d'un système vieux comme le monde qui comporte un versant maléfique et un versant bénéfique ou contre-sorcellerie : une stratégie que se sont donnée les hommes pour gérer avec réalisme la menace permanente du pouvoir de nuire présent en eux. La persistance des phénomènes maléfiques de sorcellerie, et même leur augmentation dans la société moderne, montrent la relative incapacité des institutions concernées - en particulier de la Justice - à proposer aux populations le moyen de régler leurs conflits par des moyens légaux. Un grand afflux d'auditeurs a fait de ces trois jours de rencontre une tribune où les conférenciers, magistrats ou universitaires pour la plupart, ont dû faire face à de vives réactions, ce qui a donné à l'ensemble un caractère imprévisible, chose rare dans un colloque international.

Première édition Ucac - Yaoundé en 2005.
L'incrimination pour pratiques de sorcellerie est fréquente en Afrique et particulièrement en Afrique Centrale; elle correspond à une croyance culturelle forte, à une réalité sociale incontestable. Cependant les textes juridiques sur lesquelles les magistrats peuvent s'appuyer ne leur permettent pas de juger de manière juste et efficace et, par exemple, de distinguer entre le Nganga qui guérit et le sorcier malfaisant. Un colloque entièrement consacré à ces questions s'est tenu à Yaoundé en 2005. Cet ouvrage en rapporte les éléments principaux. Une première édition de cet ouvrage a été faite par l'UCAC en 2005, et correspond au cahier 8-10 de l'Université Catholique d'Afrique Centrale.
Sommaire:

Première partie: Approches anthropologiques
- Éric de ROSNY / L'univers de la sorcellerie, pp. 25-32,
- Séverin Cécile ABEGA, Claude ABE / Approches anthropologiques de la sorcellerie, pp. 33-46,
- Alban BENSA / La sorcellerie : un imaginaire du pouvoir, pp.47-56,
- MULTI MEDIA CENTRE / Un œil dans les ténèbres, scénario d'un film de 30' : une jeune fille dénonce ses complices en sorcellerie au commissariat, pp. 57-66,
- GRS, Douala / Étude du cas par le Groupe de Réflexion sur la Sorcellerie, pp. 67-76,
- Claudine Augée ANGOUE / Situation de la sorcellerie au Gabon, un exemple, pp. 77-82,
- Jean BENOIST / Regard sur le premier jour, pp. 83-86.

Deuxième partie: Différentes approches sociales et professionnelles
I: LES DIMENSIONS POLITIQUES, FAMILIALES, ÉCONOMIQUES
- Peter GESCHIERE / The State, Witchcraft and the Limits of the Law - Cameroon and South Africa, pp.87-120,
- Marie-Thérèse MENGUE / La jeunesse camerounaise et les phénomènes de la sorcellerie: essai d'interprétation sociologique, pp.121-134,
- Robert NANTCHOUANG / Économie : sorcellerie et externalités économiques, pp. 135-152.

II: DES APPROCHES PROFESSIONNELLES
- Emmanuel KAMDEM / Sorcellerie, organisation et comportement dans l'entreprise, pp. 153-178,
- Jacques Philippe TSALA TSALA / La sorcellerie revisitée ou les démons de l'inconscient, pp.179-192,
- E. KAMDEM, J.P . TSALA TSALA / Réponses aux questions, pp.193-202,
- KASSIA BI OULA / L'appréhension de la sorcellerie par le Droit ivoirien, pp. 203-226.

Troisième partie: Les institutions devant la sorcellerie
I: LA JUSTICE ET LES PROCÈS POUR PRATIQUES DE SORCELLERIE
- Emmanuel MOUNYOL à MBOUSSI, “Une nécessaire relecture de la législation sur la sorcellerie au Cameroun, pp. 227-244,
- Prudence GALEGA / Justice and witchcraft : a perspective of Common Law juridictions in Cameroun, pp. 245-254,
- Roger KAMTCHOUM / Comment déceler la sorcellerie au niveau du tribunal ?, pp. 255-262,
- Roland GUY ALIME YENE / Comment déceler la sorcellerie dans les tribunaux ?, pp. 263-266,
- Réponses aux questions, pp. 267-274,
- Patrice MONTHÉ / L'avocat a-t-il sa place dans le procès en sorcellerie ?, pp. 275-282,
- Échanges entre les intervenants et Me Patrice Monthé après sa conférence, pp. 283-284.

II: LES ÉGLISES ET LA SORCELLERIE
- Dieudonné ATANGANA / Point de vue d'un théologien catholique devant la sorcellerie, pp. 285-304,
- Nathanaël OHOUO / La position et la pratique d'un théologien protestant, pp.305-324,
- Meinrad HEBGA / Approche et pratique pastorale, pp. 325-330,
- Ferdinand Guillén PRECKLER / Synthèse, pp. 331-336,
- Jean BENOIST / Regard sur les trois jours, pp. 337-341,
- Épilogue / Débat après colloque, pp. 341-360.

Annexes
- Éric de ROSNY / Analyse des questions posées aux conférenciers, pp. 363-366,
- Jean BENOIST / Compte rendu du colloque dans le bulletin d’AMADES, pp. 367-370,
- Armand ESSOGO / Articles extraits du Cameroon Tribune du 18 et 22 du mars 2005, pp. 371-375,
- (GRS) / Lettre au Ministre de la Justice par le Groupe de réflexion sur la Sorcellerie (G.R.S.), DOUALA, LE 28 ⁄11/2000, pp. 376-384.
Eric de Rosny (1930-2012) est jésuite et anthropologue français. Après avoir intégré la Compagnie de Jésus en 1959, il devient enseignant au collège Libermann à Douala et sera ordonné prêtre en 1962. Installé dans le quartier Akwa de Douala il étudie les processus de soins pratiqués par les guérisseurs traditionnels et sera lui-même initié et admis dans cette confrérie. Ses expériences sont relatées dans de nombreuses et passionnantes publications. Ajoutons qu'il occupera un moment le poste de directeur de l'INADES à Abidjan puis de supérieur provincial des Jésuites de l'Afrique de l'Ouest.
 

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