Votre panier est vide.
L'image du Centrafrique reste marquée par le personnage de Bokassa : couronnnement impérial dans le cadre pompeux d'une cérémonie napoléonienne, déclaration impromptue d'amour filial au général de Gaulle, cadeaux d'amitié au "parent" Valéry Giscard d'Estaing, bastonnades et mains coupées des voleurs, massacres d'enfants lors d'une révolte, et enfin accusation d'anthropophagie ! Bouffonneries, monstruosité, extravagance, tels sont nos clichés à ce propos.
Mais qu'en est-il pour les Centrafricains ? Comment ceux-ci perçoivent-ils leur ex-empereur ? Plus important encore, comment se fait-il qu'ils lui aient obéi dix ans durant, et ce malgré sa cruauté ?
En dévoilant les mécanismes du pouvoir et de l'obéissance, cet ouvrage permet de mieux comprendre cet attachement à la figure de Bokassa, qui a persisté jusqu'à la période contemporaine sous Dacko et Kolngba.
Dépassant la biographie particulière de tel chef d'Etat, se dégage une forme d'exercice du pouvoir, à base de patrimonislisme, de clientélisme, de violence spectaculaire et de théâtralisation, qui prend valeur exemplaire. Elle explique les difficultés rencontrées par les régimes de Dacko, puis de Kolingba pour construire un "Etat de droit". Plongeant ses racines dans des mythes précoloniaux qui forgent les représentations que les Centrafricains ont de tous leurs dirigeants, elle est encore pour longtemps ce qui déterminera leur rapport au politique.
Pourront-ils inventer dans ce cadre de nouvelles pratiques les dégageant de l'artificialité du modèle étatique occidental et de l'archaïsme des habitudes d'obéissance ? Leur avenir est dans cette question, et pourquoi pas le nôtre ?
Au delà d'une biographie de Bokassa, cet ouvrage tente de décrire de quelle manière les centrafricains voyaient leur ex-empereur, quels sont les mécanismes qui ont assis son pouvoir et garanti aussi longtemps l'obéissance de son peuple. Une forme d'exercice du pouvoir à base de patrimonialisme, de clientélisme et de violence théatralisée qui plonge ses racines dans des mythes précoloniaux qui forgent les représentations que les Centrafricains ont de tous leurs dirigeants