Henri Michaux disait qu'il fallait "payer un impôt sur les visages". J'aime cette quête d'un visage que je reconnaîtrais et qui me reconnaîtrait. Instinctivement, à travers les différences, ce sont les ressemblances que l'on cherche. Denis Félix est un voyageur qui photographie. II y a une lecture de l'histoire des hommes sur les visages. Ils sont livres à déchiffrer, des biographies que seul l'attentif décèle. Dans la solitude d'un regard borgne, le photographe emprisonne les âmes. Plus tard dans le révélateur, les regards ainsi piégés vont livrer une histoire, des fragments déjà lointains et d'une présence inouïe. La mémoire retiendra cela.
Exposition à la galerie Frédéric Got du 3 novembre au 17 décembre 2011. Des portraits en bonne partie effectués au Mali (ethnies sénoufo, bozo) et en Guinée (mandingue)
Grand voyageur, fasciné par la nature humaine et les différents visages qu'elle peut revêtir, Denis Félix est devenu photographe à 25 ans. En parallèle des domaines de la mode et de la publicité dans lesquels il exerce avec succès, Denis Félix développe avec talent des recherches dans son domaine de prédilection : le portrait. Des photos des mains de son oncle, agriculteur, s'ensuivront une série d'images sur la France rurale et artisanale. Ses deux premières expositions, Ouatiali et Bankoro, sont consacrées aux hommes rencontrés au Mali et vivant dans une culture traditionnelle inaltérée. Elles marquent le début d'une série d'expositions internationales, fruit de clichés pris au gré des expéditions de l'artiste et dont le fil conducteur sera l'homme. Regards (1997) relate les rencontres du photographe au Maroc, à l'Île Maurice et à Saint-Martin. Suivront les commandes Hermès : Les plis de la vie (1998) et Hermès dans les étoiles (1999). Denis Félix voyage encore et toujours, Afrique du Sud, Guatemala, Inde, Chine, Brésil... Une expérience unique de l'humanité qui nous est relatée via de superbes clichés.