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De la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie à l’Afrique occidentale, témoin privilégié de la conquête coloniale française, le général Ruault apporte un regard nuancé sur cette période historique. S’il considère que la colonisation au Soudan a apporté paix et sécurité, mettant les populations à l’abri des bandits couronnés qui les pillaient et les mettaient en esclavage, il en reconnaît les aspects négatifs, telle la « brutale application du droit du plus fort sous prétexte d’apporter aux peuples primitifs les bienfaits de notre civilisation. À l’heure où la colonisation redevient un sujet d’actualité faisant couler beaucoup d’encre, le récit d’un de ses acteurs permet d’en faire resurgir toutes les lumières et les ombres.
Emmanuel Ruault arrive au Sénégal en 1882. Il est capitaine placé sous les ordres de Borgnis-Desbordes, il va dans un premier temps, à Saint-Louis, assurer la réception et l'expédition des marchandises et matériels destinés au Haut-Sénégal. En Mars 1883 il remonte le fleuve jusqu'à Kayes et rejoint Bafoulabé puis le fort de Bamako dont il prend le commandement jusqu'en mai 1884. Retour en France puis 2 nouveaux séjours en AOF de 1888 à 1891: il sera chef d'état-major d'Archinard puis nommé en 1889 chef de cercle et Commandant d'armes de Kayes avec compétences de Bakel à Bafoulabé. Il quitte définitivement l'Afrique occidentale en 1891. Son témoignage, bien qu'écrit 30 ans plus tard, est très intéressant car il nous apporte une vision alternative à celle véhiculée par les ouvrages très diffusés de Galliéni (en particulier sur le rôle joué par les principaux acteurs civils et militaires dans la période de conquête et d'organisation du Haut-Sénégal et du Soudan Français).