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"L'Émancipation des économies captives" a été écrit dans la prison de Kédougou. C’est à la fois une réflexion et une analyse, empreinte de sérénité et de vigueur, où en économiste, l’ancien chef du gouvernement sénégalais marque la force de l’emprise de l’économie de marché sur les différents systèmes sociaux, qu’ils se réclament du capitalisme (ce qui est logique), du socialisme (ce qui est illogique) ou du système coopératif (ce qui reste ouvert). En fait, dans la plupart des expériences qui s’offrent à la réflexion de l’analyste, le marché est venu corrompre la finalité des rapports humains que l’économie devrait libérer. Il faut donc reprendre le problème à la racine… Inventer de nouveaux socialismes libérateurs qui sachent maîtriser et intégrer les espaces économiques de différents niveaux dans des projets à la fois polarisés et globalisants, en fonction des objectifs des hommes concernés qui doivent pouvoir les construire de façon libre et responsable.
Dans cet essai Mamadou Dia récuse aussi fermement le socialisme que le capitalisme comme moyen d'assurer l'émergence des sociétés "sous-développées" et propose une voie moyenne sorte de socialisation ethique de l'économie de marché. Le but géopolitique de cette position est claire : renvoyer dans les cordes pays socialistes comme puissance impérialistes… Un ouvrage peu apprécié par la pensée développementariste dominante de l'époque